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Le record de Chabi et Nicole a sauté ? Ou c'est de celui là dont tu parles ?
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Je dumpe ici mon CR au cas où:
Championnat mondial de la pause trop longue et de l'ultra caniculaire en Bretonnie par la Beauce Mayenne dans le chePer
Paris Brest Paris est une fête. C'est essentiellement ce que je retiens, lorsque que @grecko m'avait parlé de l'ambiance lors de mon DNS forcé en 2019, je n'en avais pas saisi toute la mesure !
Mon départ est prévu pour le dimanche à 18h45, mais j'y suis depuis la veille à midi, l'attente me semble interminable sous la chaleur, j'ai envie d'en découdre. Ce PBP est pour moi chargé d'enjeux au delà du sportif, l'émotion me saisit déjà rien qu'en allant à la rencontre des pédaleurs allogènes, ces gens de partout dans le monde, qui sont passé de la condition bipède à celle de bicipède, qui se retrouvent là pour participer à un événement qui n'a d'autre but que sa propre concrétisation.
Les hostilités démarrent à 17h45, moment où je dois commencer à faire la queue dans le sas, pendant que je bois un verre avec mon oncle venu de Paris pour me voir au départ, je ressens un impérieux besoin d'aller aux toilettes. Dès lors la guerre est déclarée, celle que se livrent ma tête et mon corps, ma tête qui veut boucler cette épreuve, et mon corps qui veut jouer aux apprentis graffeurs dans des toilettes de chantier.
Tant bien que mal ça démarre, et plutôt bien, sur les deux premières heures on tourne à environ 31km/h au sol, je trouve que ça va un peu vite mais je suis dans le rythme. Je commence à serrer les fesses au moment où je croise Mickael B du NP qui roule plus tranquillement, très belle occasion de me décrocher du groupe, rouler tranquillement a plusieurs avantages, en particulier celui de me laisser plus de marge pour maîtriser mon système digestif. On arrive assez vite à Mortagne, je m'arrête pour manger une saucisse avec un pain autour, un coca et peut être une banane. Je dois faire un long passage aux toilettes, je repars dès que possible.
On arrive assez vite à Villaines, je pointe puis cours aux toilettes. Micka me demande combien de temps je compte m'arrêter, je lui dis que je suis obligé de dormir au moins 2h, je vois trouble et roule plus très droit. Il décide de continuer. Je cherche un couchage, je dors 2h, je mange une sorte de petit déj, je repasse aux toilettes, j'ai oublié de mettre la crème réparatrice pour les 2h de nuit, une des problématiques avec le passage aux toilettes c'est que j'oublie de remettre de la pâte à cul après, car je le fais souvent avant. Je commence à sentir les rougeurs aux fesses, ce qui ne me rassure pas vu qu'on est début.
Je repars de Villaines, je roule essentiellement seul en dépassant des gens, je ne comprends pas très bien pourquoi les gens roulent de façon à rendre difficile le dépassement. A un moment j'essaie de rester dans un groupe qui roule un peu lentement, mais au bout d'une heure j'ai l'impression que ça m'a cramé plus qu'autre chose, je suis oibligé de rouler en sous cadence et de monter les bosses en force. J'ai du mal à me nourrir, les aliments restent dans la bouche sans que j'arrive à les avaler, avec un peu d'eau ça passe un peu. Même les bananes passent mal et mon ventre me brûle. Cette étape est interminable, c'est tellement long... Je ne sais plus trop ni comment j'arrive à Fougères, je mange un repas au réfectoire, avec un café, 2 bouteilles d'eau pétillante et un double passage aux toilettes, je crois que rien n'est passé. Je repars, mais il s'est déjà écoulé 2h depuis mon arrivée, mon idée initiale qui était d'arriver à Brest pendant la deuxième nuit prend l'eau. Je crois que c'est là que je commence à prendre conscience que je me fais stalker par @elyasmina, on arrive à se croiser à quasi tous les contrôles sans jamais rouler ensemble !
J'arrive à Tinteniac où je remange encore, c'est pénible, j'ai à moitié des nausées, je finis mon plateau quand même. Après avoir fait la queue aux toilettes, je repars en plein cagnard, heureusement Quédillac arrive assez vite car une autre pause toilette s'impose. Parfois je commence à douter, à me dire est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? Par la suite je vis un peu le martyre, boire de l'eau me donne envie de vomir, et quand j'arrive à avaler un aliment solide j'ai envie d'aller aux toilettes. J'ai froid dans les descentes, j'avance pas. Au bout d'un moment je dois m'arrêter pour faire une sieste sur le bord de la route avec mon oreiller gonflable (meilleure idée du monde).
J'arrive enfin à Loudéac où après une enième pause toilettes, et une bonne douche, je vais voir le poste de secours. La première chose que je vois c'est un cyclo à quatre pattes pendant que deux secouristes s'affairent derrière lui avec de la pomade et des gants en latesque. On a tous notre croix à porter décidément. Je repars avec un smecta et un gastrofast, je croise les doigts pour le repas, je passe encore un temps fou à manger, faire la queue et remplir les bidons.
A St Nicolas du Pelem je m'arrête pour un petit encas et une pause rapide sans toilettes !! C'est la victoire ! J'arrive ensuite à Carhaix à l'heure où je devrais être à Brest. Epuisé je gonfle mon oreiller et m'enfile dans mon bivy par terre devant la porte des toilettes. Je m'allonge incofortablement pour 5h de "sommeil", mais y a trop de bruit et surtout j'ai froid. Au réveil je croise @GrosNaze qui est là, mais déjà sur le retour ce BG ! @elyasmina est là aussi, mais quel hasard. Je mange un bon repas chaud. Au moment de repartir je repasse aux toilettes, c'est pire que la veille, le répit aura été de courte durée. Quelques dizaines de km plus tard je dois m'arrêter à Huelgoat pour retourner aux toilettes et prendre un café. Le coin est très joli et bientôt on va commencer l'ascension sur la route de La Feuillée, en haut de la bosse je m'arrête pour prendre en photo les cyclos qui arrivent avec le soleil qui se dessine derrière la brume. A Sizun je m'arrête car je vois une pharmacie, je resors avec des médicaments que je prends immédiatement et un kouign amannn pas piqué des hannetons ! Ou bien c'est le kouign amann ou les médocs mais petit à petit je me sens revivre, j'avance pas trop mal, je dépasse des gens, je fais des petites poussettes aux gens qui sont encore plus en difficulté que moi, à une 20aine de km de Brest j'accroche un groupe qui roule pas mal avec qui j'arrive à rester, puis à emmener dans les rues de Brest, je suis encore saisi par une grande émotion en voyant le panneau de la moitié du parcours !
A partir de là je perds totalement la notion de ce qui s'est passé, j'ai croisé JB du NP avant ou pendant je ne sais pas, j'ai vu également d'autres copains de BRM. J'ai plutôt de bonnes jambes et je suis de bonne composition. Malheureusement mon séant a souffert des épreuves précédentes et il me fait sincèrement mal. La partie à suivre est vraiment très dure, jusqu'à Carhaix les mètres verticaux défilent deux fois plus vite que les km horizontaux, mais je m'en sors pas trop mal avec mon gabarit et tout le poids que j'ai perdu !
A Loudéac je dois encore m'arrêter pour dormir (il me semble !). Il y a un moment où je retrouve à nouveau JB et Tété lui aussi du NP , on roule ensemble, mon GPS plante au milieu de nulle part, je dois m'arrêter inopinément pour relancer mais les gars m'attendent plus loin ! Ca fait du bien de retrouver des rythmes similaires, on se connaît, on sait rouler ensemble a contrario du cyclo lambda d'outremer. Nous arrivons à Fougères, JB est une machine il n'a pas besoin de beaucoup de pauses, alors il continue pendant qu'on reste avec Tété pour manger. Je croise Alain Laumaillé qui attend pour se faire masser, puis j'apprends que Micka est encore là et en galère, la pause est un peu longue mais on doit être sûrs que tout va bien pour lui avant de repartir. Mes soucis gastriques sont passés de la fluidité à l'occlusion en moins de temps qu'il n'en faut pour prendre un sachet d'ultra levure.Nous allons croiser Léooo (encore team NP) avec qui on va rouler jusqu'à Villaines, puis Mortagne où nous faisons tous une halte dodo. J'avoue que je stresse mes camarades car j'ai peur pour mes délais (ils sont partis 1 à 2h après moi), je leur dis que je partirai à 3h, on dort à peu près, puis Tété est prêt à l'heure, pas moi, mais Léooo est à peine réveillé et il a pas tamponné sa carte ! On finit par partir un peu plus tard, ça roule pas trop mal même si je passe le plus clair de mon temps en danseuse, Léoo arrive encore à grimper en 52x15 je ne sais pas comment il fait ! Nous perdons Tété au petit matin au moment de la soupe aux vermicelles à Senonches, mais on le retrouvera plus loin proche de Dreux ! Léooo met le clignotant à droite pour une sieste pendant que Tété reste discuter avec des américains ! Je continue, à 10km du contrôle, Venkatesh un indien prend ma roue et on fera de relais jusqu'à Dreux où je me fais une sieste de 15m dans l'herbe avant de repartir. Je repars avec la rage du désespoir et la hâte d'en finir, je croise l'américain de Tété mais pas de Tété, je fais une poussette dans la dernière bosse à un Indien qui n'apprécie pas le geste, tant pis. Je roule pas mal, avec un Béber dans ma roue, j'ai mal au cul je m'assoie alternativement sur la fesse gauche jusqu'à ce que la douleur devienne insupportable, je passe donc sur la droite et je continue sur ce rythme jusqu'à la fin. L'entrée dans l'Île-de-France marque la fin de la ferveur populaire laissant place à des grosses cylindrées klaxonnantes qui ne se rendent pas compte d'où l'on vient, ni où l'on va. L'émotion saisit certain.e.s participant.e.s déjà à 10km de la fin, un italien en vélo de 1900 me semble déjà en pleurs ainsi que la dernière participante asiatique que je double avant l'arrivée. J'obtiens mon dernier coup de tampon, ma médaille et vais m'étaler derrière le parking à vélo. Une heure plus tard je retrouve Tété et Léoo, j'éclate en sanglots dans leurs bras c'est la fin de l'épopée.
Bilan mitigé avec 87h, 29h de pauses, 58h de roulage et 36h de cagasse.
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pareil que toi :) surtout que à chaque fois que je regarde c'est déprimant !
@Chuck.Ket Mince grillé j'aurais jamais dû t'accepter :p
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même pas, je me laisse pas suivre pas n'importe qui !
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Le mien il est que sur strava, la suite est réservée aux abonnés 😱
Mais je pourrais le c/c ici à l'occasion. -
Je ne sais pas s'il y a un gouffre qui nous sépare nous deux vu nos temps ! Dans mon cas c'était un peu particulier, mais les deux premières heures j'étais à ~31km/h avant de me laisser décrocher pour ménager un peu mon système digestif, jusqu'à Villaines j'étais à environ 27-28km/h, après la gastro est partie en sucette, je me suis senti mieux sur la deuxième partie, ou plutôt entre Loudéac et la fin.
Je m'en sors plutôt bien dans les bosses car je suis plutôt pas lourd (70kg le jour de l'épreuve, 67kg à la fin). Après Mortagne et la fin des bosses, je pouvais maintenir 30km/h sans trop souffrir, mais le facteur limitant me semblaient plutôt être mes fesses que mes jambes.
Cela dit, j'ai l'impression que c'est plus rentable de faire 90kg et rouler à 2w/kg sur le plat et les faux plats que d'être léger et devoir rouler à 3w/kg pour suivre le suédois moyen. Je suis en théorie à environ 260w / 3.8w/kg, mais ça fait longtemps que je n'ai pas réussi à sortir ça et je n'ai pas l'impression que c'est une donnée importante dans ce type d'épreuves.
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Tiens, une visu sympa qu'on vient de me partager sur la distribution des coureurs au fil des contrôles : https://www.youtube.com/watch?v=fLB__n-ullI
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Non, on a réussi à rentrer le lendemain à Nantes en roulant la nuit jusqu'à Narbonne et en passant par Bordeaux au lieu du train de nuit qui nous faisait passer par Paris ! Heureusement d'ailleurs parce que rien n'était prêt pour PBP ! Tout n'est pas encore prêt d'ailleurs :|
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@Polo66 je viens juste de percuter que tu es du côté d'Argeles, tu n'as pas été impacté par les incendies ? Je suis arrivé à la gare d'Argeles le jour du feu d'artifice 😅
https://www.bikeforums.net/road-cycling/624831-columbus-fmx-tubing.html ?