• C'est donc sur cette machine qu'A. Bondue défendit son titre de champion du monde de poursuite individuelle.

    Après avoir, en demi-finale, explosé le Britannique Tony Doyle sur ses terres, Bondue retrouve en finale celui qu'il avait battu un an plus tôt à Brno : Hans-Henrik Ørsted.

    Cette finale est folle, je vous laisse la voir ici (par chance, cette vidéo a été mise en ligne il y a quelques jours seulement)
    https://www.youtube.com/watch?v=ZnVtNvjx­wYM

    Les deux derniers kilomètres sont une intense bataille contre la montre et contre un adversaire fantôme, ce qui fait le charme très spécifique de cette épreuve.

    43 centièmes de seconde, voilà ce qui a séparé ce jour-là, deux athlètes aux profils de course très différents : Ørsted, le diesel, plutôt lent au démarrage, mais une machine, imparable, sur les derniers tours, et Bondue, à fond sur les premiers kilomètres, et complètement dans le rouge sur le dernier kilomètre. Tellement romantique, tellement Français.

    Comme on peut le voir sur les images, c'est donc un Bondue, « à l'agonie », qui avale les deniers 600 mètres et qui trouve les ressources mentales et physiques pour accélérer encore un peu et contenir la remontée du Danois.

    Pour bien comprendre la performance hallucinante du Français, il faut dire qu'à 4000 m, alors qu'il a encore un kilomètre à parcourir, il bat le chrono de Detlef Macha, vainqueur de la finale « amateur », qui se jouait, elle, sur 4000 m et qui voyait s'affronter les pistards des pays de l'Est qui étaient tout sauf des amateurs.

    Sans rien enlever à son courage, à sa préparation, à son talent, on peut se demander ce qu'il en aurait été si Alain Bondue avait chevauché un autre cadre, moins rigide, moins aéro ?
    On ne le saura évidemment jamais, mais nous autres, passionnés de vélos et grands amateurs de Pignole, aimons à penser qu'une telle performance ne peut s'imaginer sans un petit coup de pouce technologique.

    Pour la petite histoire, Bondue a utilisé ce Motobécane à trois reprises en compétition officielle : deux Championnats de France et un Championnat du Monde. Il a ensuite évolué sur un Cinelli Laser et un Gitane Delta, mais n'a, selon ses propres dires, jamais retrouvé la qualité de « son » Motobécane.


    https://pezcyclingnews.com/features/dawn­-of-the-super-aero-bike/

    https://www.flickr.com/photos/51568262@N­04/11389866226